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LA REPRIMANDE CANINE : COMMENT DOIS-JE M’Y PRENDRE POUR ME FACHER CONTRE MON CHIEN ?

Le chien comprend-il que je me fâche et pourquoi je me fâche ? Si nous pensons que le chien est conscient de ma satisfaction, alors il peut comprendre que celle-ci n’est pas présente quand je suis fâché. Si vous suivez mon raisonnement, la bonne question serait plutôt de se demander : comment réagir s’il produit un comportement non souhaité ? Bouger mon index devant sa truffe en fronçant les sourcils et en haussant la voix sur un : « Pas bien ! Méchant chien ! » ? Menacer de la main ouverte au dessus de sa tête avec une voix grondante : « Tu la veux celle-là ? » ? Le prendre par la peau du dos ou par le collier en le traînant dehors pour le mettre à l’écart ? Faire preuve de psychologie et expliquer au chien que nous ne sommes pas d’accord avec son comportement et que nous pouvons en parler autour d’un os ? Ou alors le bouder, lui faire la tête parce qu’il nous a déçu par son attitude ?

Pas bien ! Méchant chien !

Ok, il nous a déçu, fait ce que nous ne souhaitions pas, donc il faut lui dire : « Pitou ! Viens là ! Tu me saoules ! Allez, rentre à la maison, va à ta place et fais-toi oublier un peu parce que là, c’est bon !! » Comment réagit le chien face à nos éclats de voix ? A t-il compris que nous nous fâchions ? Si nous l’observons, il y a de fortes chances pour que le chien ait la tête basse nous regardant du coin de l’œil, les oreilles rabaissées et la queue entre les pattes pour montrer qu’il est fautif. En fait, le chien utilise tous ces signaux pour nous apaiser. Il comprend donc que nous sommes en colère mais en comprend-il la raison ? Et surtout, comprend-il que nous sommes en colère à cause ou contre lui ? Pas évident.


Il m’est arrivé l’anecdote suivante : Un matin, alors que la cafetière était bavarde de ses gargarismes, que le chien attendait à mes pieds la préparation de sa gamelle pendant que la douce odeur des tartines grillées me montait au nez, la chatte, soudain, (Oréo pour ne pas la nommer) en provenance du haut de l’armoire, se jeta comme un météore sur la cafetière qui n’a pas résisté à ses 4,5 kilos et se retrouva éclaté au sol. Surpris et agacé de ce réveil brutal imposé, j’entrais dans une explosion de voix contre Oréo ! Je vis Farwest ma labrador partir comme si elle était fautive. La queue entre les pattes, la tête baissée et m’évitant du regard. Dans son langage, elle cherchait à m’apaiser en s’esquivant et dans l’attente d’un peu de calme au milieu de la tempête pour avoir sa gamelle.


Résumons : Le chien me voit-il en colère ? Certes oui. Comprend-il pourquoi je suis en colère ? Moins évident. Alors comment lui faire comprendre que je suis en colère à cause de sa bêtise ?

Pris sur le fait :

Le chiot fait pipi sur le tapis. On réagit tout de suite avec un « Non Pitou ! Pipi dehors ! » tout en l’attrapant pour le porter à l’extérieur. Une fois dans l’herbe, il finit de se soulager et on le félicite. Quelle partie de mon intervention est la plus importante ? La première quand on le surprend et que l’on hausse la voix ? Ou la deuxième dans le jardin quand on le félicite. En d’autres termes, est-il plus important de reprocher le mauvais comportement ou de récompenser le bon comportement ? Vous l’avez compris, si le second est utile, le premier ne l’est pas. Dans les bêtises du quotidien, il ne sert donc à rien de gronder son chien. Si nous voulons encourager le bon comportement, soyons démonstratifs quand le chien l’exécute.


Effectivement, nous pouvons réprimander le chien sur une bêtise quand il est pris sur le fait. C’est là que nous intervenons avec un « NON » franc et sec pour stopper l’action, suivi d’un ordre pour la détourner. Puis encourager et féliciter le comportement modifié.


Mais comment réagir face aux bêtises faites en notre absence ?


Pas vu, pas pris ?

Reprenons l’exemple du pipi sur le tapis alors que nous étions au travail. Savons-nous s’il vient juste de faire quand nous rentrons ? Le chien vient de passer la demi-journée ou la journée complète seul. Il a pu se lâcher quelques heures avant notre retour. Nous le grondons en rentrant. Le chien ne peut pas comprendre et associer notre attitude à quelque chose de fait deux ou trois heures avant. Le chien associe toujours mon intervention à ce qu’il fait au même moment : dans cet exemple, nous le réprimandons alors qu’il nous fait la fête.


Alors, si on veut se fâcher contre un comportement que l'on constate, comment agir ?


Je me fâche = je fais la tête = je boude.


Le chien est opportuniste (1). Il cherche toujours à aller là où c’est le plus agréable. Et son maître fait beaucoup pour ça : la caresse, la friandise, la voix enjouée sont toutes les récompenses qui vont faire comprendre au chien que le bon comportement qu’il vient de faire est à renouveler. Il est bien agréable pour Toutou de recevoir notre attention et les récompenses qui vont avec. Alors, pour sanctionner un mauvais comportement de façon à ce que le chien ne recommence pas, je me fâche en le boudant : je me retourne, ne le regarde pas et l’ignore. De cette manière, le chien comprend que je suis fâché !


Le chien a besoin de compagnie et apprécie la complicité que nous partageons. Dès lors, s’il commet un méfait et que nous le boudons systématiquement, il finira par cesser de le faire. C’est ce qu’on appelle la punition négative (P-) : on retire quelque chose d’agréable.


Exemple : un jeune chien fait la fête et saute autour de moi par excitation et je voudrais qu’il se calme :

  • Je lui tourne le dos sans m’occuper de lui. Le chien se calme et arrête toute activité enjouée. Je lui aurais dit de s’arrêter en m’énervant, son excitation serait montée crescendo

  • Ou alors, crions-lui dessus, faisons-lui peur, il baissera les oreilles et se retira ! Mais là est l’éducation traditionnelle où nous cherchons un rapport de force. Et nous ne pouvons pas dire que notre éducation soit une relation sympathique basée sur la complicité !

Détourner son comportement par un autre comportement.


Je peux aussi, quand le chien a un comportement déplaisant, lui demander de faire autre chose. Automatiquement, l’action non désirée est remplacée par ce que je souhaite. Je me montre ensuite enjoué par ce nouveau comportement afin que le chien décèle mon changement d’attitude et comprenne qu’il a bien fait.


Mettre le chien à l’isolement.

Je peux aussi mettre mon chien à l’écart. Je l’isole cinq minutes pour le retirer de tous stimuli (2) agréables : ma présence, un environnement attractif. Le chien comprend alors que je suis fâché, que mon esprit n’est pas au jeu à ce moment là. Mon visage est fermé, le chien capte avec habileté l’expression du faciès. Et je le laisse seul.


Pourquoi est-ce si efficace d’ignorer le chien ?

Que font deux chiens non attachés quand ils se rencontrent ? Ils s’ignorent et utilisent les signaux d’apaisement (se contournent, s’évitent du regard, …) et bien nous les copions en utilisant leur langage. Ignorer le chien contribuera donc à un changement de comportement car il ne restera pas indifférent à notre attitude.


A l’inverse, quand les chiens sont sur le point d’attaquer, ils grognent, montrent les dents, fixent du regard, aboient et sont agités et bruyants. Voudriez-vous vous fâcher en élevant la voix de la même manière ? (Mon maître m’attaque !). Voilà ce qu’il comprend et voilà pourquoi il a peur, il baisse la tête, les oreilles et la queue. Et ne me dites pas qu’il se soumet à vous sinon je vous jure que c’est moi qui me fâche !


Jean-Dominique Brasseur

(1) Qui retourne toutes les situations en sa faveur.

(2) Facteur externe ou interne capable de déclencher une réaction donnée.

 

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