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LA LAISSE : LA SECURITE POUR UNE LIBERTE COMPLICE AVEC LE CHIEN.


Illustration : Juline Diot (Pixntoast)

English text below


La difficulté pour vivre avec notre chien en société est de gérer sa sécurité et celle de son entourage. Si nous apprécions sa présence, notre environnement proche ne doit pas le subir. Des règlementations existent, et certains lieux publics sont interdits à nos toutous, ou préconisent de les tenir en laisse. Par exemple, pour prendre le train, et quelque soit la race, le chien doit être muselé. Certains trouvent ses restrictions tout à fait normales alors que d’autres les trouveront inutiles. Mais les lois étant faites pour être appliquées pour le bien de tous, notre toutou a intérêt à savoir se tenir en laisse sans que cela soit un supplice. Nous parlons de supplice ? Et bien découvrons ensemble qu’au contraire, cette cordelette va représenter bien plus qu’une simple attache avec son maître. L’ampleur et la puissance de ce lien nous rattachent l’un à l’autre comme une connexion informatique, et nous délivrent ainsi des informations par une communication interspécifique. Celle-ci peut être riche en données si nous savons les interpréter.


Je marche, tu tires, je m’arrête, nous explorons !


Notre chien sait être complice avec nous dans le jeu, l’éducation, les récompenses et nos caresses. Plus que tout le reste, le chien apprécie les sorties car de nouvelles odeurs motivantes se présentent à ses esthésioneurocytes. Il faut donc ne pas priver le chien de ces plaisirs immenses que représentent les balades : portes s’ouvrant sur l’exploration de l’environnement. Que ce soit la campagne (prairies, sentiers, forêts et leurs hôtes) ou la ville (trottoirs, parcs, transports et leurs citadins), notre pépère doit pouvoir s’y mouvoir en toute sécurité.


Depuis tout chiot, nous l’avons habitué à la manipulation du collier, du harnais, de la laisse ou tout autre matériau adapté. Il les associe à quelque chose de positif car, à la vue de ceux-ci, par ritualisation, sait que nous allons nous promener. Qui n’a jamais apprécié observer avec délice cette joie débordante du chien (tel un enfant aux yeux pétillants, déballant ses cadeaux de noël) comprenant que nous allons sortir.


Cet outil que représente la laisse possède deux utilisateurs : Le maître et le chien. Tous deux doivent apprendre à s’en servir et pour compliquer les choses, savoir l’utiliser en toute synchronisation. Avons-nous une notice de ces produits avec la vente ? Non, cependant n’importe quel éducateur vous fera une explication détaillée du fonctionnement de la marche en laisse. Ou peut-être, après tout, n’avons-nous pas besoin d’explication pour attacher une laisse au cou du chien et aller faire un tour. Ça ne parait pas si compliqué.


Et pourtant, Si nous avons un chien de gros gabarit du type bouvier bernois, Cane corso, Bouledogue américain, et que ce chien, excité de sortir, marche plus vite que nous ? Saurons-nous faire face ? Retenir son élan ? Imaginez un chat qui traverse la route devant son nez… Notre toutou ne peut pas se permettre de foncer alors que je le tiens en laisse. Encore faut-il qu’il le sache.



Les règles fondamentales de la marche en laisse.


Le chien est un quadrupède et l’homme un bipède. Je ne vous apprends rien ! Et pourtant, il faut bien apprendre à marcher ensemble au même rythme sans que l’un de nous ne soit ni gêné, ni entravé par cette différence.


La première difficulté rencontrée va être la motivation de la balade. Nous sortons nous promener, nous apprécions cette détente comme un break de notre journée de travail et avons tendance à nous poser pour profiter du moment. Le chien, lui, sort d’une longue sieste et a attendu sa balade avec le retour de son maître toute la journée. Son excitation s’élève car il exulte en pensant à toutes ces odeurs dont il va pouvoir s’enivrer. Notre motivation est loin d’être à égalité. Alors, notre différence d’allure en sera de même.


Le constat de tout ceci explique les raisons pour laquelle le chien tire devant nous. Laisse tendue, nous sommes loin de la promenade agréable. Rééquilibrons ensemble nos ardeurs. Offrons-lui un quart d’heure de liberté avant de commencer la balade en laisse. Evidemment en ville, il sera plus compliqué de commencer à le détacher si nous ne sommes pas dans un environnement sécurisé. A ce moment là, évacuons le stress de sa journée d’attente par un jeu de balle dans le jardin ou autre, avant de sortir à l’extérieur.


Nous ne cherchons pas à avoir un chien qui, tel un militaire, va cadencer son pas au mien collé à la jambe. Par contre, tâchons d’avoir un chien qui ne tire pas et suit notre allure. Le chien près de nous, échangeons par la parole et le regard afin de développer une complicité dans la balade. Notre laisse servira à communiquer par vibration. Elle est le lien physique et psychique qui nous connecte à l’animal. En effet, si j’appréhende le croisement d’un congénère, Pitou va ressentir grâce à ce lien, ma nervosité. Il va donc aussi réagir en conséquence.


Une communication par la laisse.

Telle une communication Ethernet, ce lien que représente la laisse sert de contact entre le chien et nous. Par ce lien, nous allons ressentir le besoin de chacun et la promenade sera partagée. La laisse sera détendue et nous développerons une complicité dans la balade :


Je m’arrête, observant les insectes semblant briller dans la brume matinale ; tu renifles, la truffe dans cet air humide et frais qui transporte je ne sais quelles odeurs, que seul ton olfactif semble pouvoir décrypter ; nous repartons, foulant le sentier vers d’autres saveurs et couleurs, tel un tableau venant enrichir notre expédition. Je profite du bruissement de la nature et la beauté des rayons de soleil traversant le feuillage des arbres. Tu t’imprègnes des senteurs du sol qui laissent apparaître les dernières empreintes de tout maraudeur des 48 dernières heures. Et nous échangeons un regard complice du bonheur que nous offre cette vadrouille matinale.


Laisse détendue ou plus de laisse…

Finalement, par cette complicité, si la laisse est détendue, elle n’existe plus, s’efface, se fait oublier. Mais alors, pouvons-nous avoir une communication sans laisse et garder une complicité sans lien concret ? Comme les nouvelles technologies, ayons une communication Wifi et promenons-nous l’un à côté de l’autre en échangeant par les autres moyens qui nous sont donnés : la voix, le regard, la caresse, l’écoute, le jeu. Oui, la meilleure laisse que nous puissions avoir est faite dans la plus belle matière qui soit : l’échange et la complicité.

Jean-Dominique Brasseur


(1) http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2016/08/31/les-chiens-distinguent-mots-et-intonations-comme-les-humains_4990249_1652692.html

 

THE LEASH : SAFETY, FREEDOM AND COMPLICITY WITH YOUR DOG.

The difficulty to live with our dogs in our human environment is to manage their safety as well as that of those around them. We appreciate their company, but other human beings shouldn’t be bothered by it. Rules exist and some public places are strictly forbidden to our four-legged pals or advise that they should be on the leash. For instance, on trains, dogs should wear a muzzle whatever the breed. Some people find these regulations quite normal, while others will think they are useless. But laws are made to be obeyed for everyone’s benefit, so our four-legged friends must know how to walk with a leash without feeling miserable about it. Miserable?

We will discover together that this piece of string is much more than a simple link to their masters. This link is so powerful that it binds master and dog strongly together like a computer connection and creates interspecific communication which transmits rich information, provided we know how to interpret it.

I walk, you pull along ; I stop, we explore!

Dog are our companions when we play, educate, reward or cuddle them. More than everything, dogs love being taken out because they are motivated by new smells which excite their esthesioneurocythes – smell cells – therefore, dogs should not be deprived of these highly enjoyable moments of walks: they are doors opened onto a new environment to be explored. Whether in the countryside (meadows, paths, forests and their fauna), or in the city (pavements, parks, public transports or people), our doggies must walk around safely.

Since they were puppies, we’ve had them got used to wearing a collar, a harness, a leash, or any other equipment that we think fit. They associate them to something positive, because when they see them they recognize the ritual of the walk. Who never enjoyed experiencing this moment of extreme delight when the dog knows we are going out (like a child unwrapping his Christmas presents with sparkling eyes)?

This tool, the leash, has got two users: the master and the dog. Both must learn how to use it and to make things a bit more complicated, must know how to use it in a synchronised way. Is there a user manual with these tools when we buy them? No, there isn’t. However any dog educator will thoroughly explain to you how to walk your dog on a leash. Or after all, maybe we do not need any advice to tie a leash around our dogs’ necks and walk out, do we? It does not seem that complicated!

However, if our dog is a huge breed, like a Bernese mountain dog, a Cane Corso, or an American bulldog, and if this dog walks faster than us because he is so excited to be taken out, will we be able to control him, hold him back? Imagine a cat is crossing the street in front of us…we cannot allow our doggy to jump on it while on the leash, provided he knows he shouldn’t.

The basic rules of the walk on the leash

Dog are quadruped animals, men are bipedal. This you know of course! And still, we do have to learn how to walk together, at the same pace, without one of us being bothered or hindered by this difference.

The first difficulty we will meet is motivation for the walk. We go out for a walk, we appreciate this break in our long day’s work and we tend to relax to enjoy the moment. As for the dog, he is taken out from his long nap and has been waiting all day for his master to come back. His excitement arises because he rejoices thinking about all the smells he will delight in. Dog and master are not equally motivated and so our pace will be different too.

All this explains why the dog is pulling along in front of us. The leash is held taut, this is far from a pleasant walk. Let’s find a balance in our enthusiasm. We can offer the dog a fifteen-minute moment of freedom before starting the walk on the leash. Of course, in a city it will be more difficult to unleash the dog if we are not in a safe environment. In this case we can evacuate the day’s pressure playing ball in the garden for example, before taking the dog out.

Our goal is not to make our dog march at our feet in a military way. However, we should want our dog not to pull on the leash and follow our pace. As the dog walks by our side, let us communicate with words and gaze to create complicity during the walk. The leash will be used to communicate through vibration. It is the physical and psychic link between us and the animal. Indeed, if I fear coming across another dog, Rex will feel my uneasiness thanks to this link. He will react consequently.

Communicating through the leash

The leash is a kind of Ethernet link between the dog and us. It will make us feel each other’s need and the walk will be a moment of sharing. The leash will get loose and the walk will become a moment of complicity.

I stop to gaze at the bugs glittering in the morning mist, you sniff, your muzzle takes in smells I cannot decipher in the freshness of the humid air; we start again, walking along the path towards new odours and colours that will enrich the painting of our hike. I enjoy the rustling of the wind and the beauty of the sun rays through the foliage. You gloat over the smells in the ground, left by some animal that wandered there forty-eight hours ago. We exchange a gaze of shared happiness in this morning walk.

Loose leash or no leash at all

In a word, thanks to this complicity, when the leash is loose, it no longer exists, it is forgotten. Can we then communicate without a leash and keep complicity without a tangible link? Like in new technologies, let’s have a wi-fi communication and let’s walk side by side and communicate through all the other means at our disposal: my voice, our gaze, a stroke of my hand, our mutual attention, playing. Indeed, the best leash we can use is made in the most beautiful fabric that exists: exchange and complicity.

Jean-Dominique Brasseur (translation by Genevieve Tavernier)

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